Fragments d’histoire

Latus, puis Lathus, puis Lathus-Saint Rémy

Lathus est une très ancienne paroisse dédiée à saint Maurice d’Agaune, vocable qui situe probablement sa création à la charnière entre l’Antiquité et le Haut Moyen Âge. Sa vaste étendue confirme cette ancienneté.

L’église du bourg était autrefois fortifiée et, dans la campagne, plusieurs châteaux présentent un caractère défensif (Le Cluzeau, Lenest, en limite sur la commune de Saulgé). L’influence culturelle limousine était sensible sur ce territoire (choix des prénoms et tradition de migration saisonnière des maçons sous l’Ancien Régime).
La principale souche noble résidant à Lathus au XVIIIe siècle était la famille de Blom.

L’orthographe de Lathus évolue au fil des siècles, de Latu en 1218 à Lastuz en 1253 et Lathus en 1720.
La commune rurale voisine de Saint-Rémy-en-Montmorillon – ce nom est en fait une corruption du Saint-Romois originel, qui renvoie à Saint-Romain et non à Saint-Remi de Reims – a été rattachée administrativement en 1973 à Lathus. C’est en 1978 que la commune prendra son nom définitif : Lathus-Saint-Rémy.

Les écoles à Lathus-Saint-Rémy

Zoom sur l’histoire des anciennes écoles à Lathus et Saint-Rémy jusqu’à la naissance en 1954 du groupe scolaire Abel Thévenet.

Les premières mentions d’une école sur le territoire communal remontent à 1835 pour Lathus et 1836 pour Saint-Rémy. À cette époque, les deux municipalités louent des maisons pour accueillir les enfants.
Au fil des siècles, l’histoire des écoles raconte aussi l’évolution de l’éducation et des mœurs.

Le livret disponible en téléchargement a été réalisé en 2014 par les enfants des CE et CM avec le Pays d’art et d’histoire Montmorillonnais (aujourd’hui Communauté de communes Vienne et Gartempe). L’occasion pour eux de faire connaissance avec des documents d’archives, de récolter les témoignages d’anciens élèves, de partir à la recherche des objets de l’école au fil du temps.

Robert Artaud, chef du Groupement Amilcar

Figure emblématique de la Résistance, Robert Artaud (1902-1987) a joué un rôle crucial dans les opérations de sabotage et de renseignement contre l’occupant nazi dans notre région et en particulier à Lathus où il a vécu de nombreuses années.

Robert Artaud était chef du Groupement Amilcar, constitué de 8 maquis (Jacky, Cram, Fracasse, Abel, Anatole, Robert-Boiron, Jean-Paul et Amilcar) et de 1 012 maquisards, œuvrant pour la libération de notre pays. Le groupement Amilcar se distingua par des opérations audacieuses, comme le dynamitage de la gare du Dorat et des combats contre les forces de l’ordre de Vichy et de l’armée allemande. Il s’engagea activement dans les combats pour ralentir les renforts allemands après le débarquement de Normandie.

Quelques dates-clés

  • En février 1944, il se rendit avec sept compagnons à Lathus, sur les rives de la Gartempe, au Roc d’Enfer et prit contact avec les fermes qui acceptèrent de les accueillir, notamment Chez Villeau, le Cluzeau, et à l’Age Courbe. En contact avec Londres, il fut à l’origine de l’un des premiers maquis du département. Il prit le commandement des FTP du sud Vienne avec le grade de Lieutenant-colonel.
  • En juin 1944, ils intégrèrent les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) pour organiser et diriger les maquis de la Vienne afin de retarder la remontée des troupes allemandes.
  • Il fut l’un des grands acteurs de l’opération Bulbasket, facilitant les parachutages de matériel et de spécialistes anglais (SAS), qu’il épaula avec ses maquisards.
  • Le 14 juillet 1944, Robert Artaud défila à Lathus avec ses compagnons alors que les célébrations de la fête nationale étaient interdites et qu’il y avait encore des soldats allemands dans la région.
  • En août 1944, ils intensifièrent les sabotages et attaquèrent plusieurs convois ennemis.
  • Le groupe joua un rôle crucial lors des combats pour la libération de Poitiers le 5 septembre 1944 facilitant l’entrée des troupes alliées dans la ville.

Ses actes héroïques et ceux de ses compagnons restent gravés dans l’histoire de la Résistance française. Robert Artaud fut décoré de la Médaille de la Résistance avec rosette pour son engagement exemplaire.

A Lathus-Saint-Rémy, la Place du Champ de Foire a été renommée « Place Robert Artaud, Lieutenant-Colonel Amilcar – Champ de Foire », afin de lui rendre hommage. Elle accueille également un pupitre à la mémoire de ce grand homme.
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Lathus et Merten : une amitié née de l’exode

Il y a 85 ans, l’Europe déchirée s’engageait dans un conflit, déclenché par l’Allemagne envahissant la Pologne le 1er septembre 1939, puis l’Europe de l’Ouest. Simultanément, l’histoire basculait également pour la zone frontalière d’Alsace et de Moselle où une évacuation totale était ordonnée.

L’évacuation de 600 000 Alsaciens et Mosellans s’inscrit dans un moment tragique de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. En seulement quelques heures, des familles entières (dont les habitants de Merten en Moselle) ont été déracinées, ne pouvant emporter que le strict nécessaire. Un exil forcé et douloureux

À leur arrivée à Lathus, dans la Vienne, les réfugiés de Merten ont été accueillis dans des conditions improvisées. Les autorités locales, malgré leurs moyens modestes, ont réorganisé l’hébergement en répartissant les familles dans des granges, des hangars ou des habitations de fortune. Ce déracinement massif a laissé des traces indélébiles dans la mémoire collective. L’intégration des Mosellans à Lathus ne s’est pas faite sans défis. Les différences culturelles, et notamment la langue Mosellane et le patois du Poitou, ont parfois provoqué des incompréhensions entre les nouveaux arrivants et les habitants locaux.
Cependant, la solidarité a vite pris le dessus.

Avec le temps, les barrières linguistiques et culturelles se sont estompées, permettant une amitié forte entre Lathus et Merten qui, même si elle s’est formée dans l’adversité, a été fortement entretenue par des gestes de solidarité.

Depuis la première visite organisée en 1973, les rencontres entre les habitants des deux communes ont perduré, devenant une tradition bien établie. Un pupitre retraçant cet épisode de l’histoire a été installé sur la commune de Merten.
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Accueil de la délégation de Merten à Lathus-Saint-Rémy en mai 2024